40 actions.

7 10 2013

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Je voulais commencer par « ca fait longtemps que je n’ai pas écrit…blablabla » mais c’est plate et vous le savez. Donc, je commence autrement. 

J’arrive a une étape importante de ma vie, un « milestone », mes 40 ans. Je suis pas mal choyée, à 40 ans je trouve. J’ai 3 beaux enfants, j’ai trouvé l’homme de ma vie et nous sommes très amoureux, j’ai une famille unie (ma belle grande famille italienne comme je l’appelle affectueusement), je travaille dans une compagnie complètement trippante et avant-gardiste (SAGA) , je suis en santé et j’ai meme repris l’entrainement avec plaisir et enthousiasme depuis quelques mois ce qui fait que tout mon linge est maintenant trop grand et que j’ai une bonne raison pour magasiner. Je vous dis, la vie est belle. 

J’ai un peu regardé en arrière en voyant arriver mes 40 ans, n’empêche. Je suis chanceuse. Oui, je vous entends dire qu’on fait sa chance et qu’il faut se donner crédit pour le travail et les efforts qui nous amène où on est. Mais je suis chanceuse quand meme. Je suis pas née dans une famille pauvre, violente avec un handicap que j’ai pas demandé, dans une économie impossible et devant un futur horrible juste à cause que j’ai un chromosome Y.

Donc, la petite vérité centrale que j’ai découvert a 40 ans, je vous la livre ici. Oui, mon secret. Quand on veut être bien et heureux, il faut DONNER.

Mais je sais pas si vous êtes comme moi. Ca me décourage quand je me dis que je veux m’impliquer. Les causes sont nombreuses, les organisations formidables comme CARE ou Moisson Québec, ou le Pignon bleu ou Unicef…il y en a des tonnes! Faire un don, offrir son aide une fois ou deux c’est bien mais j’ai toujours trouvé que ca ne faisait pas de différence pour vrai. Puis, disons-le, on est vraiment sollicités par un grand nombre de campagnes, a l’année longue. Ce qui est très bien, « don’t get me wrong »!! Mais bon…

J’ai donc réfléchis a ce que je pourrais faire au quotidien, qui entre dans mon horaire et ma routine et qui pourrait faire du bien. A mon échelle. Rien de flamboyant. Juste de façon simple et avec un minimum de constance. Mais atteignable. Et, pourquoi pas, qui pourrait inspirer d’autres a s’impliquer à leur niveau. 

Ce que je fait? 40 actions. Oui, pour mes 40 ans, je fais 40 bonnes actions petites, moyennes et peut-etre grandes. Chaque jour. Le 31 octobre, a ma fête,  c’est la que je ferai ma compilation. Je fais un petit statut public Facebook et un tweet chaque jour pour la « bonne action du jour #40actions » pour le partager. Et j’ai demandé comme cadeau a tous d’en essayer une (la leur ou la mienne) a leur bon vouloir et a leur rythme. Surprise, ca marche! 

Pourquoi on le dit, on l’affiche? Contrairement a un commentaire que j’ai eu ce n’est pas pour « avoir de la reconnaissance ». Ce n’est pas par « vantardise ». Les mauvaises nouvelles, les histoires d’horreur sur des animaux, des enfants, la corruption, les catastrophes environnementales on en voit ad nauseam partout. Pourquoi ne pas mettre de l’avant la bonté, le don, l’amour, la compassion, la bonne humeur, l’amitié?

Dites-donc, ca vous tente d’en essayer une? Je vous fais une petite liste ici; vous allez voir c’est tout simple. Je ne me prends pas pour Gandhi ni pour Mère Teresa. Juste un peu de soleil que je veux partager autour. Et le vrai succès, le vrai cadeau c’est ce que MOI je reçois. Traitez-moi d’égoïste si vous voulez. 🙂

  • Prendre un post-it et écrire dessus « Vous êtes une personne formidable. Passez une belle journée! » et le mettre sur le pare-brise d’une auto inconnue dans le parking de votre bureau
  • Aller porter le panier vide d’un inconnu a l’épicerie pendant qu’il installe son petit dans son siège
  • Payer pour la personne derrière soi au service a l’auto (ma préférée!)
  • Laisser passer devant soi systématiquement toutes les voitures qui tentent d’entrer sur l’autoroute dans le traffic du matin, en faisant un beau sourire sincère au conducteur
  • Faire un petit don a une organisation locale qu’on apprécie et prendre la peine de leur écrire un mot d’encouragement et de félicitations
  • Arreter une inconnue qui porte quelquechose de beau ou a de très beaux yeux et lui dire
  • etc…

Je vais me rendre a 40 actions avec l’aide de tout le monde. J’ai une vie bien remplie moi aussi, vous savez. Mais ensemble on va le faire. Et peut-etre mieux, on pourrait continuer apres le 31 octobre? Qu’en dites-vous?





« on veut être un autre Silicon Valley! »; eh bien.

22 08 2012

no offense intended to any geek friend of mine...Construire et créer Silicon Valley a pris 30 ans. Bangalore, 100.

J.R.N. Tata (de la multinationale depuis bien connue, Tata) et le Maharaja Mysore ont convenu ensemble sur un paquebot en 1893 que la science serait le chemin qui mènerait à la modernisation de l’Inde. Le résultat des leurs efforts (et argent) combinés fut le Indian Institute of Science (IISc) qui est encore une des plus importants centre d’enseignement en science et technologie au monde. Après la deuxième guerre mondiale, le gouvernement indien a installé son programme de sciences nucléaires et ensuite son programme spatial dans la meme région.

Fast forward aux années ’80: plusieurs entreprises émergeaient là-bas, dont Infosys, la deuxième plus grande entreprise exportatrice de services TI en Inde. Ca roulait, c’était super. Mais curieusement, Bangalore trainait derrière Silicon Valley. Quand est-ce que ca a débloqué? Dans les années ’90,lorsque le gouvernement indien a décidé de s’éloigner du régime qui avait freiné la croissance des entreprises avec sa « license raj ». Dès que ces mesures punitives gouvernementales ont été balayées et que les relations entre les instances gouvernementales et le secteur privé se sont mises à fleurir, l’entrepreneurship indien a atteint une masse critique.

L’histoire de Bangalore n’est pas unique. le meme scénario s’est produit à Shanghai hightech center, Boston route 128, la Digital Media City de Seoul et le corridor biotech à Washington.

Ernest J. Wilson III a étudié depuis les 15 dernieres années les « clusters » d’innovation à travers le monde. Il est maintenant titulaire de la chaire Walter Annenberg en communication et recteur de l’école de communication et journalisme à la University of Southern California. Il est d’ailleurs d’accord avec un grand principe énoncé par Michael Porter  dans son livre « The Competitive Advantage of Nations » soit: la collaboration entre le secteur public et privé est l’ingrédient le plus visible et important du succès des clusters d’innovation.

Dans un récent article publié par Strategy & Business, Ernest J. Wilson III expliquait ce qu’il croit être les 4 bases d’un écosysteme (aaahh buzzword alert! mais je pense que c’est la meilleure facon de traduire « cluster » non?) innovant qui fonctionne. Un « Silicon Valley » par manque d’autre comparaison. Je vous les donne ici:

  • Agences et organismes gouvernementaux (oui-oui!)
  • Universités
  • NGO’s (non-governmental organizations) donc OBNL non gouvernementaux
  • Entreprises privées

Hein? Avez-vous vu la première? En fait, oui, c’est nécessaire. On a besoin d’organismes gouvernementaux qui soutiennent l’innovation, la création d’entreprise, le transfert techno, alouette. On élit des gens, on a un système d’imposition qui sert à cela. Ca en prend qui n’ont pas peur de faire avancer les choses par contre. Si des règles stupides et des freins sont systématiquement instaurés, ca nuit. Ca freine. Ca appauvrit. Ca me fait d’ailleurs penser à l’article du blog de Steph Guerin sur une règle du genre.

Mais les agences gouvernementales sont une seule partie de l’équation. Elles fournissent les infrastructures nécessaires, les politiques d’encouragement à l’entrepreneuriat (la stratégie québécoise de l’entrepreneuriat est un exemple mais mettons qu’on rêve un peu, le SBI des USA ou un programme de type « régime d’accès à l’entreprise » comme le RAP pour la maison ca serait super non?)

Les Universités fournissent les gens qualifiés et un bassin de culture inhérent aux régions innovantes du monde. Mais (ouf, j’ose le dire?) la collaboration ouverte avec le secteur privé est un incontournable ici aussi. Les NGO’s sont particulièrement importants comme joueurs dans les pays en développement. Par exemple, au Brésil, le premier fournisseur Internet fut un OBNL appelé Ibase. Finalement, le secteur privé est le moteur économique. Mais ca prend des leaders de ces entreprises impliqués et qui redonnent. C’est pas tout le monde qui peut et qui veut le faire.

Au Québec, on est rendus où, selon vous?

*source Strategy&Business Spring 2012





Laisser la moitié de l’argent sur la table

13 02 2012

un mentor svp

Techstars c’est un des programmes de type « accélérateur » le plus grand et ayant le plus de succès dans le monde. Plusieurs d’entre vous doivent connaitre le chapitre de Boston, plus près de nous mais il y a des chapitres à New-York, Boulder et Seattle aussi. David Cohen a lancé TechStars avec Brad Feld, David Brown et Jared Polis en 2006.

Pourquoi je vous parle de TechStars aujourd’hui? Parce que c’est un programme basé sur le mentorat. David Cohen croit qu’un entrepreneur d’expérience apprend énormément de ses bonnes expériences mais encore plus de ses échecs. C’est sur cette base que le mentorat est devenu le centre de TechStars. Ce programme connait tellement de succès que dernièrement il a fait les manchettes puisqu’on disait qu’il est plus difficile d’y entrer que d’être accepté à Harvard. En effet, chaque chapitre recoit des centaines d’application pour chaque cohorte de 3 mois.

Des mentors comme Fred Wilson ou encore le fondateur de Foursquare Dennis Crowley accompagnent les entrepreneurs. Et les lecons données sont sur le « savoir-être » entrepreneur. David Cohen a vendu sa première compagnie et a empoché une très jolie somme. Tout son travail, son équipe, sa strategie et un peu de chance ont payé. Pourtant, le pdg de l’entreprise qui a acquis la sienne lui a dit quelques années plus tard « Tu as laissé la moitié de l’argent sur la table ». Un mentor qui est passé par là, que ce soit dans le secteur des technologies ou un autre secteur ou l’acquisition est une des startégies visée, ca aurait fait la différence.

J’ai découvert qu’ici, au Québec, nous avons un réseau de mentorat immense, structuré, régi par un code d’éthique et en cela, unique au monde. Ca s’appelle le Réseau M. Oui, vous pouvez y voir une « plogue » de la Fondation de l’entrepreneurship où je suis professionnellement installée depuis janvier. Mais je dois vous dire en toute sincèrité que de découvrir ces 1200 mentors (bénévoles) qui poussent tous dans le même sens, qui sont des gens avec l’expérience, le savoir et la volonté de partager que seuls les entrepreneurs et gestionnaires qui ont réussi et qui ont la maturité pour vouloir le partager sans le crier sur les toits, c’est vraiment impressionnant.

En arrivant dans la région de Joliette, à peine 2 semaines après mon entrée en poste, je sers la main d’un homme qui a 2 quincailleries dont une très grande surface/entrepot. 350 employés. Et il n’est pas à la retraite. Il est assis avec 4 autres entrepreneurs d’envergure qui sont passé par la croissance, les RH, la gestion du cash-flow, alouette! pour discuter de l’activité porto et chocolat organisée avec leurs mentorés (des jeunes entrepreneurs en web, transformation alimentaire, etc) qui aura lieu la semaine suivante. « Moi je veux être certain qu’on ait du temps pour jaser et que mes mentorés puissent aussi apprendre des autres mentors. On est là pour ca! »

En anglais, c’est « humbling » le mot qui était dans ma tête.

A Saguenay, j’ai vu une femme incroyable qui a 2 grandes épiceries et un centre de coupe de viande. Après bien des prix et des reconnaissance elle devait se concentrer sur la gestion de sa croissance. Qu’a-t-elle fait? un réflexe tout naturel selon elle, elle est allée se chercher un mentor. Une autre femme formidable a décidé de racheter une grosse entreprise dans un secteur non traditionnel. Elle est magnifique, solide, et pleine d’ambition. Elle est tout de suite venue chercher un mentor pour l’appuyer. Elle était avec nous lors de la rencontre avec notre président M. P. K. Peladeau et laissez-moi vous dire qu’elle en avait des choses à lui dire. Impressionnant.

Les réseaux de mentorat à travers le monde sont en développement. Les grands joueurs développent plusieurs initiatives de réseaux (Kauffman Foundation est un exemple frappant). Et nous, ici, au niveau du mentorat, on est en avance. Le saviez-vous?

Laisser la moitié de l’argent sur la table, personne ne veut cela. Laisser toute cette aide et cette expertise sans en profiter non plus!

-source Financial Post, 6 fev 2012





Dans la vie, les choses changent

12 12 2011

« Pour s’améliorer il faut changer. Donc pour être parfait il faut changer souvent ». D’apres cette maxime, je suis loin d’être parfaite. J’aime connaitre en profondeur mes dossiers, j’aime bien les plats traditionnels, je suis la femme d’un seul homme, j’aime les vêtements classiques et indémodables, et je reste fidèle à mes employeurs et en poste longtemps en cette époque où les gens changent de job aux 2-3 ans. Mais là, j’ai fait le saut.

Après mon congé maternité écourté – je m’ennuyais là à la maison – je retourne au travail dans un nouveau poste. Je serai à partir de Janvier 2012 Directrice principale au développement des affaires et au marketing à la Fondation de  l’entrepreneurship.

J’ai très très hâte de m’y mettre et je sais que ma nouvelle équipe est déjà partie sur les chapeaux de roues depuis un moment.

Un super patron (Alain Aubut), une équipe vraiment crinquée (je les ai rencontré vendredi dernier), un mandat de gestion et …les 2 pieds dans l’entrepreneuriat! Avez-vous déjà remarqué qui est à la tête du conseil d’administration de la Fondation de l’entrepreneurship? et tous les autres membres? Laissez-moi vous dire que y a pas trop de place pour niaiser là…

Je file quand même un peu bizarre. Je quitte Quebec International après 7 ans. J’y ai rencontré là un patron qui a changé ma vision de la gestion (merci Antonio Lara), des collaborateurs et collègues fiables et competents (merci Alex, Martine, Caro, et tous les autres), une femme qui maitrise les relations humaines et la collaboration de facon hors pair (merci Line), un pdg qui a une vraie vision qui est accessible, drôle et qui s’implique vraiment (merci Carl) et toute une équipe formidable!

Startups et collaborateurs; je reste près de vous. Je suis encore votre fan #1

Je ne m’en vais pas très loin; on va se revoir et collaborer encore!

Allez, on regarde par en avant et par ici 2012!!

Isabelle





2010 in review

2 01 2011

Un petit post en anglais…avec les stats de mon blog. Je vous reviens en 2011, et avec bébé #3 qui s’en vient j’aurai plus de temps pour écrire de nouveaux articles. Quand il dormira la nuit 🙂

 

The stats helper monkeys at WordPress.com mulled over how this blog did in 2010, and here’s a high level summary of its overall blog health:

Healthy blog!

The Blog-Health-o-Meter™ reads Wow.

Crunchy numbers

Featured image

A Boeing 747-400 passenger jet can hold 416 passengers. This blog was viewed about 11,000 times in 2010. That’s about 26 full 747s.

 

In 2010, there were 25 new posts, not bad for the first year! There were 52 pictures uploaded, taking up a total of 6mb. That’s about 4 pictures per month.

The busiest day of the year was July 13th with 338 views. The most popular post that day was « Startup Watch »; les compagnies techno a surveiller a Québec.

Where did they come from?

The top referring sites in 2010 were twitter.com, facebook.com, linkedin.com, lmodules.com, and iconfactory.com.

Some visitors came searching, mostly for isabelle genest, elevator pitch exemple, culture organisationnelle, exemple elevator pitch, and exemple de pitch.

Attractions in 2010

These are the posts and pages that got the most views in 2010.

1

« Startup Watch »; les compagnies techno a surveiller a Québec July 2010
1 comment

2

A propos de moi January 2010
2 comments

3

Plan d’affaires en 5 minutes February 2010
12 comments

4

J’ai besoin d’argent pour ma startup. Tout de suite. February 2010
14 comments

5

Elevator pitch- CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE 1 de 3 April 2010
9 comments





5 combats d’entrepreneur.

4 10 2010

Connaissez-vous NotableTV? moi je ne connaissais pas avant hier midi. J’ai eu le plaisir de rencontrer son pdg et fondateur Julian Brass, lors d’un « keynote speech » à une conférence de Toronto hier.

Jeune et brillant, Julian a quand même un bon bagage d’expérience en tant qu’entrepreneur techno. Il a « bootstrappé » sa compagnie et notableTV va très bien merci. Ce que j’ai vraiment aimé hier dans son allocution c’est qu’ il n’est pas venu nous parler des trucs et astuces pour réussir comme lui mais bien de 5 points qui sont des difficultés pour les entrepreneurs. Cela vient de sa propre expérience mais aussi de diverses recherches faites par son équipe et les gens de contenu de notableTV.

Je vous les donne aujourd’hui, avec mon petit grain de sel bien entendu!

1. Motivation continue: La compagnie est créée, notre produit est prêt, on débute nos ventes, ca y est! En plus, on a fait un scénario de projections de ventes TRÈS conservateur. On gère « lean » et on contrôle chaque dollars dépensé. Mais bon. Finalement l’argent des investisseurs n’entre pas aussi vite ou en aussi grande quantité qu’on le croyait. Et puis les ventes sont plus lentes à démarrer. C’est ce fichu marché niche très particulier qui ne doit pas être comme les autres! Le temps que les fameuses balles courbes deviennent droites est plus long qu’on pensait. Et finalement, on commence à se demander si c’était une si bonne idée que ça. Ca fait quand même 18 mois qu’on est sans salaire là! Et puis, on est peut-etre pas la bonne personne pour ca en fait?  DU CALME.

SOLUTION:  La préparation. C’est à ca que ca sert de bon conseillers. A se faire dire de se préparer au plan B. Et que non, il se peut que vos prévisions TRÈS CONSERVATRICES ne se réalisent pas. Parlez à un entrepreneur d’expérience. Allez voir les gens qui peuvent vous aider et humblement, demandez conseil. De toutes façons, comme je dis toujours à ceux qui me demande mon avis, vous pouvez toujours tout jeter ça à la poubelle après. Mais au moins vous aurez d’autres sons de cloches.

2. Contraintes imposées par soi-même: Vous la connaissez celle-là. On est pdg et on porte TOUS les chapeaux. Et puis, comme on a développé une partie de la technologie et qu’on a tous les contacts dans le marché, on voit pas pourquoi on laisserait aller Julie notre partenaire pour les nouveaux comptes! Elle est bonne et brillante mais vaut mieux s’en occuper soi-même. Ben pour les premiers temps en tout cas. Et puis l’image de notre site web, on a le dernier mot dessus. Il n’y a pas quelqu’un qui peut décider de cela sans nous; c’est notre bébé quand même! Il y a aussi les finances, qu’il faut réviser avant le meeting avec les investisseurs et ca on déteste ça. On est plus à l’aise dans le design et on trouve ca un peu inutile de passer chaque chiffre en revue. On a vraiment autre chose à faire de notre temps. Oups! j’oubliais! Il faut aussi rappeler le candidat pour le poste administratif qu’on veut combler. Ouin. On va faire ca quand cette entrevue? Le plus important trade-show est la semaine prochaine et le kiosque est même pas prêt!

Solution: Déléguer et aller chercher meilleur que soi. Non vous n’etes pas bon dans tout. Je sais, on n’a pas les moyens d’embaucher 3 vp et 5 employés tout de suite. Mais pourquoi ne pas choisir certains combats et s’entourer d’aviseurs, mentors. Ou encore utiliser certains membres de notre CA pour plus que juste les réunions? Sortez des sentiers battus et soyez créatifs. Mais surtout choisissez une ou deux personnes à qui vous faites VRAIMENT confiance et à qui vous pouvez vraiment déléguer.

3.Créer son réseau: Quand on a passé 2 ans dans nos bureaux, souvent dans notre sous-sol, à développer le produit avec notre partenaire (parfois) on se sent bien seul. Et c’est un terrain idéal pour développer des pensées négatives. Nos idées sont bonnes mais on pense que c’est trop difficile de créer une vraie entreprise avec tout ça. On est peut-etre plus un inventeur qu’un entrepreneur?

Solution: Je vous apprends rien, ici. RÉSEAUTEZ! Venez aux activités de la VETIQ, de l’AQII de Québec International, de Réseau Capital, des CLD, etc. Vous trouverez d’autres entrepreneurs comme vous, des gens intéressants et de l’aide! Ce n’est pas du temps perdu en « cocktails inutiles » croyez-moi. Et oui, vous pouvez vous sentir un peu timide au début. C’est pas grave! Pas besoin d’être un « king » des cocktails d’affaires. Ca s’apprend.

4. Passion + Persévérance + Dollars: Vous y êtes pour faire de l’argent, oui. (j’espère!) Mais aussi parce que, à votre manière, vous voulez changer le monde. Ben un petit morceau du monde en tout cas. Si ce n’est pas le cas, ca ne fonctionnera probablement pas. Et vos partenaires, clients et éventuels investisseurs vont le sentir. Résultat? la dernière partie de l’équation, les dollars,  ne rentrera pas.

Solution: Allez-y! Changez le monde! à votre mesure, dans un VRAI modèle d’affaires mais changez-le! Et vos associés doivent vraiment croire aux même valeurs fondamentales. Votre culture d’entreprise, elle se forme dès le début de l’aventure.

5. Focus: Bon moi, je l’aurais mise au numéro 1 celle-là. Il y a moyen de se rendre a St-Louis Missouri sans carte. Mais ca va prendre quelques semaines…Vous savez de quoi je parle; le quotidien. Au fait, on se considère comme des « opportunistes » et on ne laissera pas de l’argent sur la table, non monsieur! Même s’il faut faire un peu de « custom » pour ce client. Et puis, oui, on vend notre solution aux gros joueurs du divertissement et ce client est un vétérinaire. So what? On va pas laisser passer ça!  Et puis, Julie nous l’avait dit que la médecine vétérinaire, l’alimentation et l’aviation pouvaient être de bons marchés. De plus, on n’a pas vraiment refait l’analyse de compétition (c’est plaaate et on est pas très bon dans ça).

Solution: Planification stratégique. Oui je sais. Mais ca prend un plan! « une carte routière » ! Et il faut dire non parfois. La DÉ-sélection de marché c’est ce qu’il y a de plus difficile à faire. Mais c’est nécessaire à un certain point. Et non, on ne peut pas être bons dans tout. On va chercher de l’aide et on laisse son égo dans l’armoire.

Qu’en pensez-vous?

Isabelle





On prend un drink et on parle du contrat?

16 08 2010

Bar St-Laurent, Chateau Frontenac

Ca arrive vraiment de plus en plus souvent, particulièrement quand je suis aux USA, que des discussions d’affaires se passent autour d’un verre, au bar de l’hotel où une conférence a lieu. Je me demandais si la tendance était aussi poussée ici au nord de la frontière. Après un sondage maison sur Twitter, je réalise que ca semble etre le cas. Je suis tombée sur un article à ce propos dernièrement dans le magazine Entrepreneur. Voici donc un mélange de notions tirées de cet article et de mon expérience personnelle.

Bien organisée, ces rencontres sont vraiment utiles et souvent fructueuses.  Euh, je ne parle pas d’un night club ou d’un bar sombre et enfumé ici. Vous me comprenez, non? Des exemples: Le St-Laurent au Chateau Frontenac, Le Boudoir (sauf le jeudi soir) de Québec, le Sarah B. à l’Intercontinental de Montréal, le bar sympathique ouvert sur la rue l’été près de votre bureau….Un endroit idéal a ces caractéristiques:

1. Endroit et siège discret: au moins 3 pieds entre chaque table, avec des chaises confortables. Je préfère personnellement les endroits qui n’ont pas de banquette à l’américaine. Je trouve que ca fait un peu trop fermé.

2. Service attentionné et amical: ce n’est vraiment pas le temps d’être confronté à une serveuse ou un serveur de 21 ans qui se soucie que de son piercing ou de son look. Les endroits idéaux sont gérés par des gens et un personnel qui est habitué à la clientèle d’affaires. Oui, ca coute plus cher pour un drink mais vous n’etes pas là pour en boire 4 en ligne de toutes façons.

3.La « bonne crowd »(désolée pour ma mauvaise habitude de garder les expressions anglaises): Bon, soyons clairs. Pas besoin d’être au bar où les top-célébrités y sont, mais on évite à tout prix les bars où les tables de billard ont des « 2$ Next » sur le côté  ou 12 motos stationnées à l’avant. On veut voir qui? Nos pairs. Des gens d’affaires, intéressants mais qui ne sont pas là pour autre chose que les affaires.

4. Atmosphère appropriée: c’est de toute évidence impossible de discuter convenablement, même si c’est tout à fait « casual », s’il faut crier pour s’entendre.

5. Bar fourni: Tout le monde doit y trouver son compte. Je préfère le Sancerre ou des Sauvignon blanc de la Loire. Sans prétention. Mais j’apprécie que ce soit disponible. Mon interlocuteur boit du single malt. Et son associé, de la bière en fut. Évidemment, PERSONNE, JAMAIS,  ne commande de Daiquiri aux fraises avec un parasol et 2 cerises.

6. Bouffe: oui, parfois on veut commander qqchose à manger parce que la discussion s’allonge et que c’est approprié. Ca indique aussi qu’on ne veut pas s’éterniser parce qu’on ne parle pas de repas complet.

7.Décor approprié: Vous êtes une jeune startup et vos bureaux ont l’air d’un loft rouge et blanc, aire ouverte et salle de gaming avec beanbags? Non. Vous n’irez pas au St-Laurent. Soyez vous-même!

Parlons maintenant un peu de la situation. Donner rendez-vous à un client, investisseur, top-futur-employé ou partenaire dans un bar ça ne se fait pas n’importe comment ni pour n’importe quelle occasion. Il y a 3 raisons pour lesquelles on se rencontre dans un bar:

1. Manque de temps: C’est la veille du début de la conférence et vous êtes sur le jetlag, votre semaine est bookée et dans 2 heures, vous devez aller installer le « booth » de la cie. Un meeting au bar de l’hotel avec M. Important est parfait. Ça m’arrive souvent quand je suis de passage à Boston et que je veux voir Mike Grandinetti; il est TOUJOURS booké de partout et je me déplace au bar le plus près d’où il a un meeting pour l’accrocher 45 min. Un sauvignon blanc, une bière, quelques papiers, nos agendas respectifs et quelques éclats de rire plus tard, on a tout réglé!

2.Meeting de groupe: On ne veut pas officiellement faire un souper d’affaires. On connait certaines personnes et on veut connaitre 1 ou 2 joueurs cles qui seront là aussi. On a aussi amené 1 ou 2 partners. Des wingmans indispensables.

3. Relation: De façon sincère, on veut en connaitre plus sur notre interlocuteur. On veut faire ca relax, « casual » mais ne nous leurrons pas. Ce n’est pas pour les cocktails qu’on est là, c’est pour le business.

La rencontre pourrait se séparer en 3 phases. La première, où personne n’a vraiment de fun et que c’est un peu inconfortable. Ensuite, on devient à l’aise parce qu’on parle de sujets plus personnels (« tu as 2 enfants? ahhh oui des ados c’est tellement le fun! mais bon c’est pas de tout repos non plus hein. Font-ils partie d’une équipe de sport en particulier? » ) et on enchaine vers les affaires. Tout le monde avance, on travaille même si c’est relax et on règle des dossiers. La troisième partie est plus délicate. Les choses sont réglées et là on se demande si on prend un autre drink, on a du plaisir. Souvenez-vous juste d’une chose; ces gens ne sont pas des amis au même titre que dans votre vie personnelle. Si vous y allez pour le dernier drink (et que vous ne conduisez pas il va sans dire) , arrangez-vous pour quitter le bar sobre. Donc, tôt.

Je termine avec une liste de petits trucs que j’ai adapté à notre réalité canadienne:

1.Arrivez tôt: que vous ayez initié le meeting ou non. Vous définissez ainsi la relation entre vous et votre interlocuteur mais aussi avec le personnel.

2.Pas de cocktails fi-fille: Vous savez ce que je veux dire…les Apple-tinis et les « sex on the beach » n’ont pas leur place à une rencontre d’affaires.

3.Comment commander: spécifiquement, avec confiance. On ne se lance pas dans les discussions approfondies sur l’année du Pinot Noir qu’on commande si on ne sait pas de quoi on parle. Et même si on connait ca…ca fait prétentieux. Surtout avec les américains. Vous voulez un Chivas sur glace avec l’eau à côté. Pas  » un scotch euh…ou qqchose du genre ». Ou encore, un gin-tonic très allongé avec du Bombay Saphir. Pas « c’est quoi votre spécial du 5 a 7? »

4.Prenez ce que vous voulez: Vous n’en boirez pas beaucoup alors ce n’est pas parce que tout le monde prend une bière en fut qu’il faut faire pareil. Meme que ca fait un peu suiveux…

5.On paie une tournée: à un certain moment, ou même dès le début si vous avez invité, vous offrez. C’est poli. C’est comme ca.

6.On ne se soûle pas: oui oui, je sais ca parait évident. Mais des fois on a du fun, on l’échappe un peu…et on se dit que c’est pas si grave puisque les autres aussi boivent un peu trop. Non. On arrête avant. C’est tout.

J’aimerais vraiment avoir vos suggestions d’endroits à Québec, Montréal, Toronto et Ottawa…ou ailleurs! Et vos suggestions de trucs!

Cheers!

Isabelle





I wanna be a TechStar

16 07 2010





Echecs célèbres; inspirant.

13 07 2010





Le fameux tech-push vs market pull

29 06 2010

Même dans le texte de la nouvelle politique et stratégie en R&D du gouvernement du Québec on en parle. Technology push vs Market pull. (Ben oui, c’est encore une de ces expressions anglaises qu’on utilise dans la langue de Molière)

Ben en tout cas, c’est mentionné dans le texte je l’ai vu. J’ai d’ailleurs hâte de voir aussi la politique en entrepreneuriat qui en découlera mais bon, ca c’est pour l’automne.

Le point ici c’est que le concept est vraiment crucial mais souvent incompris ou malmené. Je le fais moi aussi…j’utilise l’expression sans l’expliquer (ts-ts-ts Isabelle!) et laisse souvent entendre qu’un « market Pull » est TOUJOURS meilleur qu’un « tech Push ». Vrai? pas toujours, non. Mais souvent.

J’ai pensé aujourd’hui vous donner un peu plus d’information et de détails sur la différence entre les 2 concepts. En effet, juste une définition c’est pas assez. D’abord il est important de savoir que vous pouvez avoir un heureux mélange des 2 concepts entre les mains. Par contre, il est généralement assez facile de se classer principalement dans une des 2 catégories. J’ai aussi des exemples « old school » pour vous un peu plus bas.

  • Technology Push venture: Une entreprise qui part d’une découverte ou une percée technologique importante.
  • Market Pull venture: Une entreprise qui part d’un besoin du marché, habituellement fondé par une personne qui est elle-meme partie de la clientèle cible.

Le profil d’un « Tech Push »

En général, une avancée ou une percée technologique importante (ex: Laser, Processeur PC, Micro-onde)  mène à la création de l’entreprise. La source de cette avancée est souvent une université, un laboratoire ou un centre de recherche. Les fondateurs sont des gens techniques. Souvent, le portrait des besoins de la clientèle cible n’est pas clair à la création de l’entreprise. Le plus grand défi pour la commercialisation réside pratiquement toujours dans le besoin de compléter l’équipe de gestion avec une personne qui connait et vient du marché cible et dans la segmentation du marché.

IROBOT est un excellent exemple de « Tech Push ». IROBOT fut fondé en 1990 par Clin Angle et Helen Greiner. Ils sortaient du MIT Mobile Robots Lab. Passionnés de technologie, ils ont réalisé que des gens s’intéressaient à l’achat des robots qu’ils concevaient. Ils ont décidé de construire et vendre des produits pour cette demande initiale. Avec l’argent de contrats gouvernementaux, ils ont pu monter un petit fonds de roulement pour la compagnie. Ils ont gardé leurs coûts et dépenses très bas tout en essayant de nouvelles choses en R&D. Ils ont essayé plus de 15 modèles d’affaires avant de trouver la solution viable pour leur compagnie. Aujourd’hui, ils valent plus de 1 milliard $. Ce qu’on voit souvent dans le cas des « Tech Push » c’est la difficulté à atteindre les premières ventes. Ceci mène à la difficulté de prouver son modèle d’affaires et à…vous l’avez deviné….intéresser des investisseurs privés à mettre de l’argent dans son projet. Par contre, quand ca marche, c’est assez impressionnant. D’ailleurs un autre bon exemple d’un Tech Push est Google. Fondé en 1988 par Sergey Brin et Larry Page, ils faisaient partie du « Stanford University Computer Science Group ». Google par contre doit sa croissance et son sucès du début à un net focus sur les besoins et désirs de sa clientèle cible.  Imaginez, tout ca sans avoir de budget de marketing au départ!

Le profil d’un « Market Pull »

Les fondateurs d’une entreprise de type « Market Pull » viennent généralement eux-même du bassin de la clientèle cible du produit. Ils connaissent de façon approfondie les goulots d’étranglement du marché et les opportunités qui s’y cachent. Ils ont en général besoin de clarifier les requis technologiques pour répondre totalement aux besoins de la clientèle. Leur plus grand défi au niveau de la commercialisation se situe souvent au niveau de leur facteur de différenciation et de leur propriété intellectuelle. Ils doivent souvent compléter leur équipe de direction par des membres au compétences techniques comme des ingénieurs pour faire le design de leur solution commerciale.

SolidWorks est un bon exemple de « Market Pull ». Jon Hirschtick a fondé SolidWorks en 1993 après avoir fondé Premise. Hirschtick est un expert de l’industrie CAD. Il a identifié au départ une opportunité de marché et a utilisé une techologie déjà existante, « sur les tablettes », tout en s’assurant de développer un produit avec une nouvelle facilité d’utilisation. Ils ont été vendu à Dassault Systemes en 1997 pour plus de 350M$. Oui, bon c’était avant 2000 mais vous voyez le principe?

Tiens un autre bon exemple est DELL. Fondé en 1984 (oui oui! 1984) par Michael Dell, l’idée était de vendre des ordinateurs par catalogue! Ils ont décidé de prendre les besoins du marché comme modèle d’affaire. DELL fut donc la première compagnie de vente d’ordinateur à offrir le service en un jour. Ils ont vendu leur premier ordinateur par Internet en 1996. Ils ont compris les besoins et l’opportunité de marché mieux et avant les autres. Ils ont utilisé une technologie existante, « sur la tablette » et ont innové du côté du modèle d’affaire. Leurs revenus en 2009 étaient de 61.1 milliards $.

C’est important de savoir ce que vous avez comme entreprise. Un « Tech Push » ou un « Market Pull »? Évidemment, quand votre compagnie deviendra mature, elle se positionnera invariablement au milieu. D’ici là, vous pourrez évaluer honnêtement vos objectifs, avantages, intérêts et valeurs en tant que fondateur et votre stratégie de commercialisation, RH et R&D se modèlera selon ces critères et votre type d’entreprise technologique.

Sur ce, m’en vais à Chicago pour quelques jours de repos. Mais je crois bien que je vais faire un « petit croche » pour visiter un super incubateur et des gens que je connais là-bas. Je vous en reparle en revenant!

Isabelle.